La modernité, l’Etat nation et le marché

La modernité est constante et compulsive. Elle bouleverse la hiérarchie des valeurs qui pour certaines d’entre elles révèlent des aspects menaçants pour un marché qui se veut adaptatif. A la durabilité, aux traditions, la modernité préfère le temporaire, le flexible, l’immédiat.

Effritement, désarticulation et désintégration structurels de l’État nation

Le pouvoir détenu en France depuis le XIXe par l’État nation, faiblit. Il quitte l’État nation pour se réfugier dans le marché. L’influence de l’État se réduit, contrôler et tout maîtriser lui deviennent impossible. La nation, quant à elle, se dissout peu à peu dans la mondialisation et les communautarismes.

Un rythme lent associé à des processus complexes rendent l’adaptation des Marques nation difficile

Le champs politique fonctionne sur la base des États nations nés il y a deux siècles. Nos cadres institutionnels reflètent pour partie les équilibres politiques et économiques du milieu du XXe siècle. Les moyens politiques comme la représentation parlementaire ainsi que le gouvernement territorial, sous-pression de mondialisation interconnectée comprennent mal la société, la réforment peu et peinent à arraisonner la puissance et le pouvoir des Marques commerciales et religieuses.
Parmi les raisons qui rendent difficile l’adaptation des Marques nation citons-ici :
– Le citoyen européen qui s’émancipe de l’État nation duquel il dépend
– La multiplicité des acteurs de la démocratie participative (associations, organisations mondiales, fonds, fondations…) superposée aux institutions locales, départementales, régionales, nationales, européennes, mondiales complexifie la gestion et le contrôle pour aboutir à des prises de décisions contradictoires, difficilement applicables, voire parfois inefficaces.
– La mondialisation qui vit au rythme de la communication instantanée tandis que les gouvernements des nations vivent au rythme de la démocratie soumise aux cycles électoraux.
Les Marques nation s’inscrivent dans un temps long alors que les responsabilités des chefs d’État, de gouvernements et d’entreprises se déroulent dans un temps court ce qui se traduit par des « cycles courts de la pensée ( Klaus Schwab )« .
– Les questions comme la santé, le commerce, la monnaie, le travail, l’environnement sont traitées indépendamment les unes des autres par des organismes différents sans qu’elles fassent l’objet d’une analyse systémique à l’échelle mondiale, or, toutes ces dimensions de l’activité humaine sont imbriquées les unes dans les autres.

Vers quels nouveaux modèles nous acheminons-nous ?

Les périodes de ruptures technologiques modifient les mentalités, elles requièrent de penser en termes générationnels. Ce qui nous apparaît comme le chaos n’est en fait que le milieu naturel et le terrain de l’espoir pour les nouvelles générations.
La démocratie globale qui fait écho à la globalisation des forces du marché engendre une uniformisation. Elle s’accompagne d’un comportement humain prévisible, répétitif et routinier qui facilite le développement du marché.
La nation ne disparaît pas, mais la forme de son ancrage territorial souverain évolue vers une conscience planétaire pour laquelle les règles ne sont pas éditées. Après les États nations qui ont fait leurs preuves, est-ce aux coopérations régionales transfrontalières et aux organisations internationales de prendre le relais ? On ne sait ce qu’il adviendra des valeurs européennes comme les droits de l’homme, la liberté individuelle, l’égalité des sexes… mais force est de constater qu’il est difficile de résoudre des problèmes de ressources naturelles, d’énergie, d’économie, de santé et d’environnement…, dans un monde ouvert avec des réponses uniquement européennes, nationales ou locales.

Dernière mise à jour : 16 mars 2020